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Acquisitions 2019

En 2019, les collections du mahJ se sont enrichies de cent onze objets : quatre-vingt quatre dons (dont soixante-treize œuvres graphiques de la galerie Jacquester données par Esther Topiol), quatre dépôts du Consistoire israélite de la Moselle et vingt-trois achats.

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Les colonnes de Guerry

Georges Jeanclos (Paris, 1933 - Paris, 1997), Les colonnes de Guerry, détail du chapiteau, France, 1994

Les achats du mahJ sont un portfolio de dessins d’Issachar Ryback, trois petits tableaux d’Alice Halicka lors de la vente Millon du 26 juin 2019 et dix-neuf objets lors de celle de la maison Ader-Nordmann du 19 décembre 2019.

Judaica

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Légende

Corne de bélier et son étui, Paris, 1835, mahJ, don de Jacques Arnold

  • Un manteau de Torah en velours brodé, daté 1728, probablement d’origine germanique, retrouvé dans un débarras de la synagogue de Thionville (dépôt du consistoire de la Moselle).
  • Trois jabots de costume de rabbin en dentelle et broderie blanche du début du XXe siècle, provenant de la synagogue d’Hayange (dépôt du consistoire de la Moselle).
  • Un shofar provenant de l’oratoire de la fondation Rothschild, rue Picpus, offert comme l’indique l’inscription de sa boite d’origine à une synagogue parisienne en 1835 par un certain Salomon dit Zalman Alcan, fils d’Elhanan de Francfort-sur-le-Main. Si les shofars sont des objets courants, ils sont difficilement datables, cet exemplaire documenté constituant une très rare exception (don de Jacques Arnold).
  • Une plaque de casheroute en laiton de l’Association consistoriale israélite de Paris, au nom du grand rabbin Jacques-Henri Dreyfuss, titulaire du poste entre 1891 et 1933, découverte dans les cuisines de l’hospice de la fondation Rothschild, rue Picpus (don Jacques Arnold).
  • Une lithographie de Gustave Lévy (Toul, 1819 – Paris, 1894), figurant Moïse avec les Tables de la Lois. Dédicacé à la baronne James de Rothschild, il s’agit d’une des très rares représentations juives du prophète, ayant d’ailleurs servi de modèle au plat de reliure en ivoire d’un livre de prières publié à Paris en 1857 appartenant aux collections du mahJ (achat en vente publique).
  • Un plat pour le seder de Pessah produit par la faïencerie Utzschneider et Cie de Sarreguemines entre 1875 et 1900 (achat en vente publique).
  • Un rouleau d’Esther réalisé à Fez au XIXe siècle, fixé sur un montant en bois incrusté de métal argenté selon la tradition locale (don d’Irène Koch).
  • Un amusant règlement de synagogue du début du XXe siècle, peut-être égyptien, en hébreu, arabe et français, interdisant l’entrée de la synagogue à toute personne ayant la tête découverte – « le mouchoir ne pourra non plus remplacer le chapeau ou le tarbouche » – témoignant de l’influence des usages occidentaux dans un contexte oriental (achat en vente publique).
  • Megillat Ester, livre en hébreu reproduisant le texte du rouleau d’Esther édité à Zürich en 1918 avec un graphisme Jugendstil de Joseph Kaplan et six illustrations de Sigismond Mohr inspirées par l’art assyrien (achat en vente publique).
  • Une Haggadah de Pessah imprimée à Jérusalem en 1931 avec des illustrations d’Arieh El-Hanani et une couverture en bois d’olivier de l’École Betsalel, fondée en 1906 par Boris Schatz (achat en vente publique).

Collections historiques

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Histoire-des-Inquisitions-ou-l-on-rapporte-l-origine-et-le-progres-de-ces-Tribunaux-leurs-variations-la-forme-de-leur-Juridiction-et-l-Extrait-du-Manuel-des-Inquisiteurs.jpg

Claude-Pierre Gouget, Histoire des Inquisitions où l'on rapporte l'origine et le progrès de ces Tribunaux, leurs variations, la forme de leur Juridiction, et l'Extrait du Manuel des Inquisiteurs, Cologne, 1759

  • Les Statuts de la ville d’Avignon, imprimés en 1617 en latin et français aux armes du pape Paul V Borghèse, dont un chapitre énumère les « droits et obligations des juifs » regroupés depuis la fin du XVIe siècle dans quatre quartiers fermés ou « carrières » (achat en vente publique).
  • Des lettres patentes de 1760 autorisant six familles de juifs d’Avignon à faire commerce à Bordeaux de draperies et de soie, malgré l’opposition des syndics de cette profession, témoignant à la fois des tentatives de nombreux juifs du Comtat Venaissin d’échapper à la vie étriquée des carrières où ils sont cantonnés par les papes, en même temps que de l’intégration exceptionnelle de ceux du sud-ouest avant la Révolution (achat en vente publique).
  • L’Histoire des Inquisitions […] de Claude-Pierre Gouget édité à Cologne en 1759. Richement illustré de neuf planches gravées sur cuivre, cet ouvrage décrit les tribunaux d’exception médiévaux puis ceux des Inquisitions espagnoles et portugaises qui prirent en particulier pour cible les juifs convertis au christianisme, accusés de « judaïser » en secret, entraînant le phénomène du marranisme et des migrations vers des terres plus accueillantes comme les Provinces-Unies, ou le sud-ouest de la France (achat en vente publique).
  • Le Tractatus de Juribus Judaeorum de Georg Lochner, Nuremberg, 1741, traité juridique en latin et allemand d’un auteur chrétien, précédé d’un très beau frontispice gravé sur cuivre figurant un mariage, un mourant dictant son testament, des négociants devant des caisses et un prisonnier conduit vers un gibet (achat en vente publique).
  • Un feuillet de 1794 surmonté d’une Marianne terrassant un dragon, une pique à la main et un bonnet phrygien sur la tête, dans lequel le député André Foussedoire (Issoudun, 1753 – Lausanne, 1820) en mission en Alsace fait part de son indignation face aux entorses au droit commun commises localement à l’encontre des citoyens juifs (achat en vente publique).
  • Un portrait de Lucien Lambert en 1872, vers l’âge de trois ans, peint par Piet Van Havermaet (1834-1897), peintre reconnu en Belgique pour ses portraits de la haute société. Ce portrait d’un jeune enfant d’une grande famille de banquiers bruxellois illustre l’assimilation culturelle de la bourgeoisie juive au cours du XIXe siècle (don d’Hubert et Catherine Lambert).
  • Le jeu de l’affaire Dreyfus et de la Vérité, sorte de jeu de l’oie en faveur de Dreyfus témoignant du retentissement de l’Affaire dans toute la société française (achat en vente publique).
  • Trois portraits au pastel de très grand format de membres de la famille Hassoun, de Constantine, réalisés en 1904 par Abraham Hassoun (1876-1972), instituteur : un portrait de l’auteur avec sa femme, également institutrice, et son fils à Eyn Beïda en costumes occidentaux, et deux portraits des mêmes en costumes orientaux, témoignant de l’ascension sociale de cette famille juive d’origine modeste dont le fils, André-Gilbert, alors âgé de deux ans, deviendra polytechnicien (achat en vente publique).

Beaux-arts

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Légende

Alice Halicka (1884-1975), Jeune garçon et deux femmes, années 1920

  • Une étude d’Edouard Moyse (Nancy, 1827 – Paris, 1907), un des deux premiers artistes juifs français, avec Edouard Brandon, à s’être intéressé à des thèmes spécifiquement juifs. Figurant une scène de mariage, cette œuvre est, comme souvent chez l’artiste, difficilement localisable dans le temps et dans l’espace mais le costume des personnages pourrait suggérer une cérémonie maghrébine, l’artiste ayant effectué un long séjour en Algérie dans les années 1855-1860 (achat en vente publique).
  • Un dessin à l’encre de Jules Adler (Luxeuil, 1865 – Paris, 1952) représentant un jeune vacher à Saint-Valbert en 1911, présenté au Salon de 1912 sous le titre Dans l’Etable, acquis directement auprès de l’artiste par une de ses élèves (don de François Meyer)
  • Trois petits tableaux (deux huiles sur toile et une gouache contrecollée sur carton) d’Alice Halicka (Cracovie, 1884 – Paris, 1975), artiste de l’École de Paris arrivée en France en 1912, figurant des scènes de shtetl (achat en vente publique).
  • Un porto-folio intitulé A l’ombre du passé comportant douze gravures à la pointe sèche d’Issachar Ryback (Ukraine, 1897 – Paris, 1935), commentées par Gustave Kahn. Exécutée en 1933, cette série reprend dans un style apaisé le thème de la vie juive traditionnelle dans une bourgade d’Europe orientale, traité dix ans plus tôt dans Shtetl, mayn khoreve Heym, a Gedenkenish (Shtetl, ma maison détruite, un souvenir) déjà conservé dans les collections du musée, de même que plusieurs livres illustrés pour enfants (achat).
  • Trois eaux fortes de très petit format de Franck Brangwyn (Bruges, 1867 – Londres, 1956) réalisées en 1930-1931 pour illustrer l’ouvrage de Jérôme et Jean Tharaud, A l’ombre de la Croix, sur la vie des communautés juives hongroises, publié pour la première fois en 1915 (don de François Meyer).
  • L’atelier, petite huile sur carton d’Esther Carp (1897-1970), artiste de l’École de Paris (achat en vente publique).
  • Deux dessins de Walter Spitzer, artiste polonais né en 1927, figurant un shohet (personnage chargé de l’abattage rituel des animaux) et un rabbin (achat en vente publique).
  • Soixante-treize œuvres graphiques données par Esther Topiol provenant de la galerie Jaquester (contraction des prénoms de Jacques et Esther Topiol) ouverte à la fin des années 1970, rue Rambuteau à Paris. Cet ensemble rassemble une dizaine de signatures (dont une moitié de femmes), avec un premier ensemble d’artistes porté vers l’abstraction et la peinture expressionniste : Colette Brunschwig (11), Liliane Klapisch (7), Jeanne Coppel (3), Félicia Pacanowska (1), Antal Biro (1) et un second de représentants de la scène artistique israélienne des années 1970-1980 : Anna Shanon (27), Moshe Kupferman (9), Mordekhaï Ardon (10), Nissan Engel (3), et Joseph Zaritssky (1).
  • Les colonnes de Guerry, sculptures en terre cuite de Georges Jeanclos (Paris, 1933 - Paris, 1997) réalisées en 1994 comme modèle d’un monument commémoratif en fonte pour le site des puits de Guerry, hameau dépendant de la commune de Savigny-sur-Septaine où furent jetés les corps de trente-six juifs exécutés par la Milice et la Gestapo les 24, 26 juillet et 8 août 1944 en représailles de la libération de Saint-Amand-Montrond par les maquisards (don de Mathilde Ferrer, veuve de l’artiste, et d’Elisabeth, Marc et Emmanuel Jeanclos, ses enfants).
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