Boris Taslitzky

À la libération du camp de Buchenwald, en avril 1945, un des premiers évacués, Christian Pineau, emporte avec lui les dessins et aquarelles que Boris Taslitzky, jeune peintre, résistant et communiste, a pu réaliser et cacher entre 1944 et 1945 avec l’aide de l’organisation clandestine du camp.

Cent onze d’entre eux sont publiés dès 1946 par Louis Aragon avec une préface de Julien Cain, directeur de la Bibliothèque nationale, interné avec l’artiste.

Dans cette chronique « hallucinée », l'artiste capte, sur des bouts de papier volés, au dos de circulaires nazies, des moments de la vie quotidienne, le visage de ses compagnons, leur épuisement, leur solitude, mais aussi, dans une série d'aquarelles, la géhenne du Petit Camp dont il voulut restituer la réalité effroyable et la puissance visuelle.

« Si je vais en enfer, j’y ferai des croquis. D'ailleurs, j'ai l'expérience. J’y suis déjà allé et j’ai dessiné. »

Boris Taslitzky est mort le 9 décembre 2005. Il avait 94 ans.

Les auteurs

- Guy Krivopissko, directeur du musée de la Résistance nationale, Champigny-sur-Marne
- Sarah Wilson, historienne de l'art