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Acte ou contrat de mariage

ELKAÏM, David
Inv.
2022.01.004
Manuscrit
Acte ou contrat de mariage
Ketoubbah, כתובה
Dimensions :
H. 67,2 - L. 48,1 cm
Encre brune et dessins à l'aquarelle sur parchemin
mahJ,
don de Pierre Benisty

Pour toute demande de reproduction veuillez contacter la photothèque.

Contexte d'utilisation
Fête familiale/ Mariage
Justification de la date
Date inscrite
Historique
Ce contrat a été rédigé à l'occasion du mariage à Essaouira (Mogador) au Maroc d’Abraham Albert Benisty et Hnina Sabbah, les parents du donateur, daté du 14 kislev 5695 (21 novembre 1934 ). Issu d'une famille de commerçants, Abraham Albert Benisty était spécialisé dans l'import-export de céréales pour la compagnie maritime Paquet.

Par son décor d'inspiration sentimentale (mains nouées symbolisant l'union conjugale, drapé rose, monogrammes), il témoigne de l'adoption précoce par la communauté juive locale des références culturelles occidentales à l'époque du Protectorat. Le contrat est rédigé sur parchemin alors que les ketoubbot marocaines étaient traditionnelles sur papier. Il est signé au stylo rouge, en bas à gauche, "David Elkaim Mogador" scribe connu pour la qualité de ses ketoubbot enluminées conservées en grand nombre dans différentes collections au monde.

Du fait de son port sur l’Atlantique que se disputent les grandes puissances coloniales tout au long du XIXe siècle, Essaouira / Mogador est une ville de passage ouverte aux influences occidentales, aussi bien anglaises que françaises, et même espagnoles ou italiennes. De nombreux juifs y vivent du commerce et les arrivées sont nombreuses. Sa communauté juive passe ainsi de 5 000 personnes en 1850 à près de 10 000 en 1890 et 12 000 à son apogée en 1920. Surpeuplé et insalubre, son mellah (quartier juif) est ainsi victime d’épidémies de peste, notamment en 1890. Avant même l’installation du protectorat français en 1912, l’implantation d’écoles de l’Alliance israélite universelle en 1875 contribue à la diffusion de la langue et de la culture françaises parmi les juifs.
Provenance
Cette ketoubbah fait partie d'un ensemble de quatre pièces concernant des membres d'une même famille, donné par l'arrière petit-fils, petit-fils, fils et neveu des mariés.
Description
Contrat de mariage rédigé sur un grand parchemin.
Le texte en hébreu est placé comme souvent à cette époque sous un portail architecturé. Si la couronne de la Torah (keter Torah) est un motif fréquent dans l’art juif, le grand voile rose, les mains nouées et le monogramme des époux sont empruntés au vocabulaire sentimental occidental contemporain.
Signature
Signatures des témoins calligraphiées ; signature dans le coin inférieur gauche "David Elkaïm Mogador"
Langue
Hébreu/ araméen
Inscriptions
Monogramme enlacé : "A H"

2 tampons humides (français) :
"Samuel Benaïm / interprète-traducteur assermenté / près Cour d'appel / 71, avenue Moulay Hassan 1er / Casablanca" et "10 juin 1966"

1 tampon humide (hébreu et français) :
"Abraham Benssoussan président du Tribunal rabbinique de Mogador"
Bibliographie
Asher Knafo et David Bensoussan, Mariage juif à Mogador. La ketouba enluminée de Mogador, Maroc, Jérusalem / Montréal, Ot Brit Kodesh / Les éditions du Lys, 2003