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Manteau de femme juive

Boukhara, Ouzbékistan, début du XXe siècle

Ikat de soie, coton imprimé, 120 x 165 cm

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Ikat, manteau de femme juive
Ikat, manteau de femme juive

Boukhara, Ouzbékistan, début du XXe siècle. Ikat de soie, coton imprimé, 120 x 165 cm

Ikat, manteau de femme juive 2
Ikat, manteau de femme juive 2

Boukhara, Ouzbékistan, début du XXe siècle. Ikat de soie, coton imprimé, 120 x 165 cm

Ikat, manteau de femme juive 3
Ikat, manteau de femme juive 3

Boukhara, Ouzbékistan, début du XXe siècle. Ikat de soie, coton imprimé, 120 x 165 cm

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Ikat, manteau de femme juive
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Ikat, manteau de femme juive 2
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Ikat, manteau de femme juive 3

Ce manteau en ikat de soie fait partie de la tenue traditionnelle des femmes juives de Boukhara et de Samarcande.

Le mot ikat, d’origine malayo-indonésienne, signifie « lier », « attacher » ou « envelopper ». Il désigne de manière générique les textiles fabriqués selon une technique consistant à teindre les fils avant tissage pour obtenir des dessins aux contours légèrement floutés. Les motifs sont calculés à l’avance, et les fils liés avant d’être trempés dans chaque bain de teinture, afin de protéger les parties devant rester blanches. Ils sont ensuite tissés, faisant apparaître les motifs initialement déterminés.

La splendeur légendaire des costumes des juifs de Boukhara s’explique par le fait que la ville était un centre important de fabrication des ikats, au sein duquel la communauté jouait un rôle déterminant. Appartenant à la classe marchande et urbaine de ­la société ouzbèque, les juifs s’occupaient de la teinture, puis du tissage et du commerce des produits finis. Maîtres du commerce de la soie, ils avaient aussi accès aux colorants les plus rares et les plus précieux, conservant le secret de leurs teintures.

Vers 1850, ils obtinrent le droit d’adhérer aux guildes des marchands russes et d’exercer leur commerce lors des grandes foires d’Orenbourg et de Nijni-Novgorod, de sorte que vers la fin du XIXe siècle ils dominaient tout le commerce des étoffes, en particulier celui des ikats. Ces derniers étaient largement utilisés non seulement pour la confection des vêtements mais également à la synagogue pour envelopper les rouleaux de Torah, couvrir les pupitres de lecture et orner l’arche sainte.

Au quotidien, les juifs aisés de Boukhara possédaient peu de produits de luxe, en dehors de vêtements et de tissus d’ameublement en soie. Dans les représentations de la fin du XIXe et du début du XXe siècle, ils apparaissent vêtus de splendides manteaux en ikat et dans leurs intérieurs, les empilements de courtepointes en soie et coton remplacent les meubles.

Cette omniprésence des textiles précieux est liée à la coutume d’en offrir lors d’événements tels que les naissances et mariages, la dot s’évaluant en nombre de vêtements et de tissus. La quantité et la qualité des étoffes en ikat témoignent du statut de la famille.

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