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Rouleau d'Esther (megillat Ester)

Attribué à Salom ou Salomo aussi dit Shalom Italia (Mantoue, vers 1619 – Amsterdam (?), vers 1655)

Amsterdam, vers 1641

Gravure sur cuivre et texte manuscrit sur vélin, axe en bois sculpté
48 cm (axe), 26,5 x 461,5 cm (parchemin)

Don d'Inna Nahmias en mémoire d'Élie Nahmias

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Rouleau d'Esther, Amsterdam, 1641

Attribué à Shalom Italia (Mantoue, vers 1619 – Amsterdam, vers 1655), rouleau d'Esther, Amsterdam, vers 1641

Le rouleau d’Esther (megillat Ester) fait partie des « cinq rouleaux » (hamesh megillot), appellation désignant initialement cinq livres du canon hébraïque lus à la synagogue lors d’une fête, adoptant comme le sefer Torah la forme d’un rouleau manuscrit calligraphié par un scribe. Dans les faits, seul celui d’Esther a conservé cette forme de rouleau. Destiné à la fête des Sorts (Pourim), il rapporte un épisode mythique de sauvetage du peuple juif censé se dérouler à Suze en Perse, au Ve siècle avant notre ère, au cours duquel Esther, épouse du roi Assuérus, et son oncle Mardochée déjouèrent les plans du ministre Aman qui entendait anéantir tous les juifs du royaume.

Copié sur parchemin – plus rarement sur papier – et enroulé autour d’un axe unique, le rouleau d’Esther était à l’origine dénué de tout décor. À partir du XVIe siècle en Italie, il fait l’objet de déclinaisons luxueuses, les artistes rivalisant d’inventivité pour représenter les principaux personnages et les épisodes marquants du récit (le festin du roi, le triomphe de Mardochée, l’intercession d’Esther auprès d’Assuérus, la pendaison d’Haman et de ses fils…). Le développement de l’imprimerie ne remet nullement en cause le prestige du manuscrit mais pour satisfaire le goût des commanditaires tout en limitant leur coût de production, beaucoup de rouleaux des XVIIe et XVIIIe siècles sont produits en série avec des décors gravés, souvent rehaussés de couleurs, réservant l’espace pour calligraphier le texte.

Fils de Mordekhai d’Italia, imprimeur à Mantoue, Shalom Italia s’installe à Amsterdam vers 1641 où il exerce comme graveur, les artistes juifs étant alors très peu nombreux. Il y demeure au moins jusqu’en 1648, peut-être jusqu’à sa mort. La plupart de ses œuvres sont des rouleaux d’Esther mais il réalise également des portraits de notables de la communauté portugaise comme Juda Léon Templo (1641) et Menasseh ben Israël (1642) et illustre des livres et des contrats de mariage (ketoubbot). Ses megillot se distinguent par le caractère très architecturé de leur décor d’inspiration baroque, le texte étant placé dans de grandes arcades séparées par des niches abritant les principaux personnages du récit : Esther, Assuérus, Mardochée, Aman.

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