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Manuscrits hébreux de la BnF. Textes et contextes (3/4)

Troisième partie du colloque "Manuscrits hébreux de la BnF. Textes et contextes"

Organisé par la section hébraïque de l'Institut de recherche et d'histoire des textes (IRHT).

Coordination : Sonia Fellous et Emma Abate, IRHT, CNRS

Type de manifestation
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Jean-Pierre Rothschild, IRHT, CNRS :

Manuscrits des XVIe -XVIIIe siècles dans le fonds hébreu de la Bibliothèque nationale

Une estimation approximative évalue à un quart des 1313 manuscrits du fonds hébreu et du supplément sommairement décrits dans le catalogue de 1866 ceux qui ont été produits entre le XVIe et le XVIIIe siècle. Cette forte composante non-médiévale fait l’objet dans cette brève communication d’une typologie sommaire, une attention particulière étant accordée aux quelques dizaines de manuscrits produits par des hébraïsants chrétiens ou à leur intention.

Saverio Campanini, Université de Bologne, IRHT :

Le ms. BnF Français 882: La saincte et tres chrestienne cabale metrifiée par Jean Thenaud

La « saincte et tres chretienne cabale metrifiee » du cordelier poitevin Jean Thenaud, préservée dans le ms. français 882 de la Bibliothèque Nationale de France, est un document très intéressant pour plusieurs raisons. S’il ne se distingue pas vraiment par son originalité, il offre en revanche la preuve de la pénétration de la cabale juive à la cour de François Ier au début de son aventure impériale. Son autre intérêt, c’est la combinaison des vers et d'enluminures de remarquable facture dans ce texte didactique. Ce que le lecteur va découvrir, c'est que Thenaud prétendait expliquer à son illustre et royal patron une discipline qu'il ne connaissait pas trop bien, ne sachant pas l'hébreu et la confondant souvent avec la magie, défendue : il cherche à se sortir de l'affaire en soutenant que la cabale authentique (très chrétienne) coïncide avec les doctrines de Denys l'Aréopagite, combinées avec une cosmologie traditionnelle et une curieuse doctrine des vertus dans laquelle sont reproduits les mécanismes célestes dans la sphère morale. L’analyse des enluminures de ce ms. révèle, plus encore que le texte, en soi intéressant parce qu’écrit en français et non en latin, une nouveauté absolue pour l’époque, le réseau de sources, les préjugés, les faiblesses, en un mot, la culture de Jean Thenaud, ainsi que celle de son illustre lecteur.

Davide Mano, EPHE :

Le mot ghetto dans les manuscrits hébreux de la BnF

Le mot vénitien « ghetto » est écrit en caractères hébreux de façons différentes selon les traditions scripturales de l’hébreu et selon les résonnances que ce mot emblématique a provoquées au cours des siècles chez les intellectuels juifs en Italie. Un tel phénomène scriptural et culturel est visible au moins dans deux manuscrits hébreux de la BnF : dans les notes d’un possesseur ashkénaze entre la fin du XVe et le début du XVIe siècle (BnF, Hébreu 48, Bible. A.T. Pentateuque-Hapṭarah-Megillôt, Milieu du XIVe siècle, Allemagne, Italie, XIVe siècle) et dans les fiches préparatoires du compendium légal Pahad Yishaq du milieu du XVIIIe siècle (BnF, Hébreu 496, Isaac Hizqîyah ben Samuel Lampronti, Pahad Yishaq, Ferrare, 1749-1750).